Troisième article de notre envoyée spéciale à la Conférence des Parties (COP), Yelena Giteau

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A l’issue des négociations, de nombreuses questions restent ouvertes

A la COP 26, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tient actuellement à Angers, les négociations entre les différentes commissions viennent de se terminer. Elles ont pourtant une importance capitale, car les promesses des Etats de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 sont considérées comme essentielles pour atteindre l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius d’ici la fin du siècle.

Les délégués ont exprimé des points de vue divergents sur la manière de faire face au changement climatique. Les pays en voie de développement, les plus durement touchés par le changement climatique, demandent aux pays développés de prendre leurs responsabilités dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’assurer le financement des mesures d'adaptation.

Les pays développés, réunis dans le « Groupe des 7 », ont pour leur part souligné l'importance de la participation de tous dans la lutte contre le changement climatique et la nécessité de solutions technologiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils ont aussi innové en proposant l’idée de créer un nouvel organe, provisoirement nommé « Développement international contre le changement climatique » (DICC), susceptible d’améliorer les suivi et l’efficacité des financements mis à disposition.

 

Des négociations tendues et intensives entres les délégués de la COP dans le cadre du cours de 2e année à l'ESSCA « Géopolitique du changement climatique ».
Des négociations tendues et intensives entres les délégués de la COP.

 

Passons en revue les engagements annoncés par certains pays lors de ces négociations, en soulignant les points de vue positifs et négatifs.

Les États-Unis ont été très actifs dans les négociations et ont annoncé un nouvel objectif de réduction des émissions de 50 % d'ici 2050 par rapport aux niveaux de 2005. La décision a été saluée par de nombreux pays comme un pas dans la bonne direction, mais d'autres ont critiqué le manque de mesures concrètes pour y parvenir.

La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et toujours considérée comme un pays émergent malgré sa puissance économique, a annoncé un objectif de neutralité carbone d'ici 2060, mais aucun nouvel objectif de réduction des émissions n'a été fixé dans un avenir proche. Cette position a été critiquée par certains pays pour son manque d'ambition, bien que d'autres aient salué l'engagement de la Chine à long terme.

Les Petits États Insulaires sont les plus touchés par les impacts négatifs du changement climatique sur leur vie et leur économie. Ils sont menacés notamment par la montée des eaux provoquée par le réchauffement des températures. Ils ont souligné l’urgence d’agir pour éviter une catastrophe humanitaire et ont appelé les pays développés à fournir une assistance financière pour les aider à s'adapter le plus rapidement possible aux impacts du changement climatique alors que leurs populations sont en danger.

Le Soudan a fait parler de lui en faisant une annonce controversée : il compte conditionner ses efforts de réduction des émissions d’ici 2050 à à l'obtention d'une aide financière des pays riches. Cette position a été critiquée par certains pays pour son manque de responsabilité, de communication et d'investissement avec d'autres pays.

Pour sa part, l'Inde a souligné la nécessité d'une croissance économique soutenue pour réduire la pauvreté, tout en annonçant des objectifs ambitieux pour les énergies renouvelables. Comme tous les pays en développement, elle a appelé les pays riches à fournir une aide financière et un transfert technologique pour les aider à accomplir la transition vers une économie verte.

Les organisations non étatiques, quant à elles, ont perçu une bonne communication entre les différents acteurs. Leur seule crainte concerne l’attitude des Pays les Moins Avancés et des pays émergents qui, selon eux, privilégiaient souvent l’intérêt politique à court terme au détriment de l’intérêt climatique, et s’éloignaient donc du sujet principal. Par ailleurs, ils se sont légèrement sentis exclus concernant le projet de la « DICC » qui paraissait plus ouvert aux États qu’aux organisations non étatiques. Ils ont publié une « déclaration commune » à l’issue des négociations que je vous invite à retrouver sur nos pages.

La COP va désormais entrer sur sa dernière ligne droite. A la lumière des négociations, les Commissions ont soumis des motions au secrétariat, qui cherchera à les intégrer dans son projet de résolution finale. Que celle-ci soit adoptée ou non dépendra sans doute aussi de la teneur des discours officiels finaux de tous les délégués.

Je ne manquerai pas de vous tenir informés de cette phase de clôture.

Yelena Giteau
Yelena Giteau - envoyée spéciale pour couvrir la COP 2023 ; une simulation de la COP conduite dans le cadre du cours "Géopolitique du changement climatique" à l'ESSCA

 

Ce texte a été rédigé dans le cadre du cours de 2e année, « Géopolitique du changement climatique ».
Il fait partie d’une série de cinq articles qui suivent la simulation de la COP conduite dans le groupe GA08, comme dans tous les groupes de 2e année à travers les campus de l’ESSCA.

Cette couverture journalistique de l’événement fait partie de l’exercice pédagogique.

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