Vincent CALVEZ
Professeur de management stratégique et responsable de l’Institut des Entreprises Familiales - ESSCA

Sur son lit de mort, un père dit à l’un de ses enfants : « Excuse-moi d’avoir choisi le mauvais fils ». L’entreprise familiale multi-centenaire reconnue internationalement pour son expertise est ensuite vendue et les comptes vidés par le « mauvais » fils.

La famille est fortement impactée et durablement divisée.

Comment en est-on arrivé là ? Aurait-on pu l’éviter ? Qu’aurait-il fallu faire ? Comment choisir le « bon » fils ou la bonne « fille » ? Car souvent dans certaines entreprises familiales règne encore une forme de sexisme et la meilleure candidate peut à l’occasion ne pas être choisie.

Autant de questions passionnantes à traiter ensuite en cours. Ces sujets sont fascinants et au fond, tellement humains.

Aussi je m’étonne un peu lorsque des collègues me disent qu’ils ont du mal à faire lire leurs étudiants, je m’interroge. Bien sûr si on leur présente la xème version du succès d’Elon Musk, oui en effet les étudiants auront peut-être du mal à s’intéresser une fois de plus à ce dirigeant sur-médiatisé.

Mais si on leur présente une histoire vraie, sur une entreprise familiale inconnue, avec un luxe de détails recueillis de la bouche même des acteurs grâce à un travail de terrain patient, bien sûr que les étudiants risquent d’être fortement intéressés.

Au même titre qu’ils peuvent se passionner pour une série comme Succession, ils peuvent se passionner tout autant dans des cours où le professeur mouille un peu sa chemise pour présenter des problématiques complexes, mêlant la stratégie, aux problèmes humains, à la psychologie des membres d’une famille, aux rapports les unissant, les divisant, à la personnalité de ses membres.

Je crois ainsi aux sciences humaines (sociologie, psychosociologie) qui nous offrent des clés pour dénouer ces fils complexes des relations humaines qui au sein des entreprises familiales peuvent influencer fortement leurs résultats économiques et leur pérennité.

J’ai ainsi du plaisir à recueillir patiemment ces histoires vraies, sur les échecs comme sur les succès de ces entreprises familiales qui sont le sel de nos différents territoires.

Parfois les étudiants comme les professeurs méconnaissent le paysage économique de nos régions et les champions cachés qui s’y trouvent. Et je m’inclus dedans.

C’est ainsi toujours un cadeau d’être convié à un tel partage d’expériences. Parfois c’est un dirigeant qui me confie : « Je vais te dire des choses qui ne s’enseignent jamais en école de commerce ». Je lui rétorque : « Chiche ! une fois que tu m’en auras parlé, je pourrais le transmettre à mon tour ».

C’est un des cadeaux du métier : transmettre, (se) passionner aussi et partager ces histoires sous forme de cas d’entreprise à nul autre pareils.

A votre écoute si vous souhaitez partager une expérience (vincent.calvez@essca.fr) et à bientôt en salles de cours à l’ESSCA.

J’en profite pour remercier sincèrement tous ces témoignages et toutes les personnes qui acceptent de me confier une partie de leur histoire : Paul Blanc, Clementine Colin, Emilie Lefebvre, Louis Rustin, Marcel Braud, Jean-Pierre Pubert, Laurent Morillon, Louis Le Duff, Jean-Guy Le Floch, Leonard Prunier, Caroline Hilliet Le Branchu, Matthieu Billiard, Frederic Grimaud, Daniel Jaouen et combien d’autres prochainement..

Partager cet article:
Partager sur FacebookPartager sur LinkedInPartager sur TwitterEnvoyer à un(e) ami(e)Copier le lien