Marion CASSINOT, Yoann HEURTIER (dit "Lunaire"), Armelle PINEAU, Camille SCHWARTZ – une équipe de talent issue du Master 1 Ingénierie en projets européens et internationaux de l’Université de Nantes C’est le titre donné par Marion CASSINOT, Yoann HEURTIER (dit « Lunaire »), Armelle PINEAU, Camille SCHWARTZ – une équipe de talent issue du Master 1 Ingénierie en projets européens et internationaux de l’Université de Nantes – au podcast audio qui leur a valu le 1er Prix du module interdisciplinaire d’Alliance Europa lors de la séance de clôture le 10 décembre dernier.

Le jury a notamment mis en avant la grande originalité du travail qui porte un regard différencié sur la question migratoire qui se trouve régulièrement au cœur de l’actualité européenne. Le podcast de 5 minutes démarre dans le style d’une émission de radio avant de laisser la place à un traitement artistique de cette même thématique. En l’occurrence, il s’appelle d’un rap écrit et interprété par l’un des membres de l’équipe : « Lunaire », morceau dont vous pouvez trouver le texte reproduit ci-dessous. Le jury a tenu à souligner la capacité d’adopter des perspectives différentes sur un sujet complexe, véritable compétence interculturelle.

Sincères félicitations de la part de l’EU-Asia Institute, membre fondateur d’Alliance Europa.

Grotte aux Trésors.
Paroles et musiques : Lunaire (2021)

Je m’appelle Andreï,
La Pologne est mon coin de terre
L’héritage du grand royaume coule dans les veines de mes ancêtres
La neige y tombe sans fin
L’histoire des chrétiens
La terre de ma famille
Sera conservée par les miens

Quand j’r’pense à moi et mon frère
Partis pour l’Angleterre
Les frissons me figent, l’atmosphère devient lunaire
On voulait s’exiler découvrir un meilleur avenir
Ça s’passait bien pour notre histoire
On était bien loin de notre mine
Nouveau départ pour les gueules noires

Mais c’était compter sans leur haine
Sans leur méfiance millénaire
Un Brexit et nous r’voila frère
Polonais d’retour en hiver
Retour à cette mine de merde
Ils veulent plus d’nous ces insulaires
Il a suffi d’une seul flèche

Je choisi mon camp
J’ai compris qu’le mélange tabasse
Je n’partag’rai plus mon histoire
Je garde closes les portes du phare
Qu’ils pleurent ou non à nos frontières, le mélange est impossible
Crois moi j’ai essayé
Les différences sont des missiles

Je m’appelle Waël je suis arrivé hier soir
Les bombes et les tirs résonnent encore dans mes cauchemars
On m’surnomme l’immigré, le clandestin ou le migrant
Je n’suis pas un expat pour eux, moins qu’un ressortissant
Mon visage se ferme face aux normes inexistantes
Le froid m’a mis à mal mais pas autant que leur silence

Je voulais m’éloigner des tirs et des tyrans de cet enfer
J’nai trouvé que des armes braquées sur moi à la frontière
Alors oui j’me perds !
Alors oui je pleure !
Il faut croire qu’l’Occident nous vend qu’des bombes pas de bonheur
Moi je voyais la paix ici, j’voyais Madrid, j’voyais Paris
J’voyais un avenir pour ma fille

Pendant une seconde je rêvais
Pendant une minute j’oubliais
Tous ces soldats
Leurs grognements
Dans le froid du Bélarus
C’est la mort qui m’attend
(c’est la mort qui m’attend)

Pas de mensonges, que des galères
Pas de grenades dans mon imper
Pas de fous rires, que la colère
Je ne mens pas, dans cette affaire
J’ai perdu gros, peur de demain
Mate mes diplômes, pas mes frangins
Mate l’hiver qui nous tabasse
Check mes bleus, check mes traces

On est venu nous chercher en enfer
Parqués dans des camions comme vos ancêtres
Les passeurs tuent, les bateaux coulent en mer
La violence fuse encore plus chez mes frères

Ils veulent notre départ j’pourrais être d’accord
moi aussi je préfér’rais cultiver ma terre
Mais admire l’état de ma grotte aux trésors
Je ne trouve plus les pièces sésame, quitte la terre

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